Le démon de la danse sommeille en chacun de nous

Le son, voilà l’ennemi

Il est partout, à la télé au détour d’une pub, dans les haut parleurs d’une boutique de fringues où vous étiez entré sans mesurer les conséquences, chez le médecin voire même au boulot pour peu qu’un inconscient ait décidé de laisser une radio allumée, inconscient de la bombe qui sommeille en vous.

Un comportement dangereux
Un comportement dangereux

Vous êtes une mèche en liberté. Le son est l’étincelle, un piège. Et ce piège est sournois. Même les plus impassibles d’entre nous, les plus “je me contrôle pour faire hétéro en toutes circonstances” y sont sensibles. Ce sont même eux les plus fragiles. Souvent on se tend le piège à soi-même. Par pure insouciance, par masochisme, par ses écouteurs dans le bus, dans le métro, dans la rue, devant des gens et au pire moment. Tout à coup, et c’est violent, vous êtes fébrile. Vous levez un sourcil, puis deux, puis la tête.

 

C’est une invasion, donc c’est aussi une lutte

le démon de la danse en action
le démon de la danse en action

Vous êtes entourés de gens austères et pensifs dans la salle d’attente de votre dentiste. Vous êtes au milieu de vos collègues en pleine réunion boulot décisive hyper importante. Vous êtes seul dans votre voiture en plein embouteillage et tout le monde se regarde. Dans l’auto-radio, sans même vous prévenir : Lady GAGA, brut ! Beyoncé vous surprend alors que vous vous endormiez tranquillement dans le train. Madonna s’invite dans votre pauvre tête en pleine concertation professionnelle.

Quelque pas de danse seul au bureau
Quelque pas de danse seul au bureau

 

Vos orteils tapotent dans vos chaussures alors que vous êtes en rendez-vous à la banque. Si jamais un de vos doigt vous lâche et se met à battre le rythme lui aussi, vous êtes quasiment foutu. Et vous le savez ! Soit vous vous levez en plein milieu de la rame de métro, dans la salle d’attente ou devant votre banquier et vous improvisez une petite choré sur le pouce, vous vous déhanchez tout seul dans votre voiture en plein périphérique, soit vous prenez sur vous, et vous souffrez. Vous souffrez en silence mais vous gigoterez de partout dans votre tête.

Vous souffrirez dignement, tout en noblesse

Telle une nonne, vous prendrez votre mal en patience. Telle une diva jouant son plus grand rôle, vous passerez la journée à faire l’adulte sérieux, l’homme droit, tour à tour flegmatique et impénétrable. Et telle une bombonne de gaz sur le point de lâcher, vous presserez le pas au moment de rentrer chez vous. A peine arrivé, vous claquerez la porte et jetterez manteau, sac, écharpe et toute votre panoplie à même le sol ou sur la première chaise venue comme on jette le fardeau de la vie. Musique à fond, vous exploserez. Vos bras s’élanceront, vos mains tourneront, votre bassin se réveillera et entraînera vos jambes, vos pieds et finalement tout votre corps impatient qui n’attendait que ça. Cinq minutes, dix minutes, parfois un quart d’heure comme quelques secondes, c’est le temps qu’il vous faudra. Viendra alors l’instant T. Plus de passé. Plus d’avenir. Le présent. Vous êtes dans l’instant. Vous n’avez plus d’âge, vous n’avez plus de famille. Vous n’avez plus de boulot, plus de patron, plus de collègues. Vous êtes ici et dans plein d’ailleurs à la fois. Vous êtes ni homme, ni femme et pourtant vous êtes vous et vous êtes aussi plein de gens qui jusque là se planquaient en vous. Vous êtes en transe et vous êtes à fond. Ca pourra durer des heures.

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