De beaux garçons, souples et athlétiques : tout un programme
Gymnastique féminine, toujours…
Il est assez difficile de trouver de l’information sur la gymnastique masculine sur internet. Tapez le nom dans n’importe quel moteur de recherche, vous tomberez d’abord et systématiquement sur la gymnastique féminine. Le nom même de la discipline est féminin. À l’inverse du rugby, du football, du basket, on parle de la gym. Vous me direz, on dit bien la boxe ou la natation. J’ai beau être linguiste moi-même, je ne suis spécialisé que dans la linguistique anglaise, et l’origine des mots en français m’échappe un peu. Tout de même, je remarque que la gym fait aussitôt penser à la danse, à la grâce, la souplesse et la beauté. Lorsque j’étais étudiant, on m’a enseigné que tout commentaire, dissertation ou même simple présentation devait d’emblée piquer la curiosité du lecteur potentiel, susciter son envie de vous lire. Vous l’aurez compris, je vais donc vous parler de gymnastique masculine. Et pour susciter votre intérêt, je vous propose ça :
Puisque mon introduction m’a replongé dans mes études littéraires, autant poursuivre le rythme. Ma problématique est la suivante. La gymnastique féminine prospère et attire souvent les foules dans les gymnases, les clubs ou devant les retransmissions des différentes compétitions alors que pour la gymnastique masculine, les audiences tv restent souvent aléatoires et assez basses. Pourquoi donc ce sport n’attire-t-il pas des gays en masse, des gays avides de reluquer de beaux mecs virevolter en shorts ? La question se pose ! Ou plutôt, je me la pose.
La gymnastique n’est pas un sport de gay
Un premier constat s’impose : les stars de la discipline sont rarement gays ! Cherchez si vous le voulez, mais j’ai vérifié. Les biographies de ceux qui ont fait l’histoire de la discipline pourraient bien souvent se terminer par : après sa carrière, il s’est marié et eut de beaux enfants. Conséquence, pas d’identification. En même temps, depuis quand les gays ont-ils besoin de s’identifier aux beaux mecs qu’ils reluquent ? La vue plongeante sur un hétéro en jean moule-fesses marchant devant vous dans la rue ne fait-elle pas partie intégrante de la beauté gratuite que la nature offre à qui sait la regarder ? Ces fessiers insolents d’hétéros inconscients qui vous surprennent et vous piquent les yeux, au détour d’une rue comme à la caisse du supermarché. Las, et trois fois las, les fessiers des plus grands gymnastes restent souvent désespérément hétéros.
Pire, certains sont même homophobes. Peter Vidmar est un ancien gymnaste américain double médaillé d’or aux J.O de Los Angeles de 1984. Beau blond aux yeux bleus, il n’en est pas moins membre d’une Église Mormone dite : L’Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours. Ça calme ! En 2012, le comité olympique américain crut bon de nommer Vidmar chef de mission pour les jeux de Londres à venir.
Un chef de mission censé représenter tout le sport U.S et défiler en tête à la cérémonie d’ouverture, la bannière étoilée dans les mains. Aussitôt, plusieurs associations LGBT rappelèrent aux comité l’engagement sans faille de L’Église de Jésus-Christ contre le mariage gay et le militantisme actif comme le soutien financier très généreux de Peter Vidmar pour la cause. Comme le chantait Jacques Brel : Beau, beau… beau et con à la fois !
La polémique provoqua sa démission six jours après avoir été nommé. Six jours de trop ! disent encore certains. Heureusement, de nombreux fessiers hétéros parmi les gymnastes sont aussi beaux que gay-friendly. C’est le cas de l’américain d’origine cubaine Danell Leyva, champion du monde en 2011 et double médaillé d’argent olympique à Rio en 2016.
Quelques semaines après la tuerie au Pulse à Orlando en Floride, Leyva avait posté une vidéo sur son compte instagram où il portait le Tshirt « Make America Gay again », appelant tous les non-LGBT à soutenir la communauté gay. Son message était une piqûre de rappel : le danger vient de la bigoterie et non des victimes qu’elle provoque. Un message aux antipodes des aspirations mormones de Peter Vidmar et de son Église.
Des shorts, des collants, et des fessiers… comme s’il en pleuvait
Toutes ces digressions cependant ne répondent pas à ma question de départ. Si la gymnastique masculine n’est de toute évidence pas un sport gay, les fessiers athlétiques y sont pourtant en majesté. Loin de moi l’idée de caricaturer les fantasmes de toute une potentielle audience gay mais il me semble que cet argument interpelle et devrait susciter quelque intérêt !
Moulés dans les tenues réglementaires que sont le short pour le sol et le saut de cheval, ou le sokol pour les quatre autres agrès, les fessiers en question sont au centre de toutes les figures imposées. De leur fermeté dépendent tous les exercices présentés.
Les positions de maintien sont les plus parlantes, « l’équilibre fessier » notamment (si joliment appelé). En position assise, les jambes tendues jusqu’aux bout des pieds et ramenées vers la poitrine, bras tendus en arrière et les fesses en suspension. Les photographies de gymnastes dans cette position sont légion et font toujours leur effet.
Une autre position récurrente et celle dite de « maintien sur un pied ». L’athlète campe alors fièrement sur un pied, le torse droit et la tête haute en se tenant l’autre jambe, en l’air et bien tendue. Tout en musculature et en finesse, le corps de l’athlète dans son entier.
Le short, réglementaire, je le rappelle, prouve toute son utilité pour chacune de ses positions de maintien. Il n’entrave pas le mouvement, il libère les cuisses jusqu’au bassin et reste assez souple pour ne pas comprimer l’entre-jambes. Aussi pratique pour l’athlète en action qu’un régal pour les yeux de tout spectateur, même profane.
Et je ne vous parle même pas du grand écart facial. Aussi douloureux à imaginer lorsqu’on s’imagine le faire que propice à tous les imaginaires érotiques lorsqu’un joli garçon en short l’exécute en gros plan face à vous ! Comme je le disais, les fessiers sont au centre des positions de maintien mais toute leur esthétique se révèle lorsqu’ils sont en mouvement.
Les fessiers sont essentiels pour la course par exemple. Ils servent à la prise d’élan et sont le centre de gravité de toutes les acrobaties, diverses et variées. Les avantages de vivre au 21ème siècle apparaissent alors clairement quand des réalisateurs inventifs et originaux utilisent tout le potentiel des caméras dernier cri pour offrir aux téléspectateurs des angles de vue improbables mais toujours pertinents. Enfin, et c’est presque le meilleur, un fessier d’athlète sert à la réception (sans jeu de mot s’il vous plaît). On peut dire qu’il termine l’exercice en beauté.
Des abdos, des bas-ventres, mais pas que…
La fermeté des fessiers répond à la fermeté des abdos et des bas-ventres. Sans aller jusqu’à décrire par le menu toutes les fois où cela se vérifie, je vais me concentrer sur deux figures. La première est la figure dite des « Cercles Thomas ».
Elle consiste en d’amples mouvements de jambes circulaires et en rythme sur toute la longueur du cheval d’arçon. L’entre-jambe est ici primordial. Moulé dans son sokol coloré, il est balancé de gauche à droite dans des rotations aériennes. L’entre-jambes monte et puis descend jusqu’à effleurer soigneusement le cheval, pour remonter à nouveau, encore et encore. Cette figure s’effectue également au sol.
Le short est ici alors tout à son honneur. L’inventeur des « Cercles Thomas » s’appelle Kurt Thomas, gymnaste américain triple médaillé d’or et d’argent. Ne cherchez pas, il a terminé sa carrière marié avec deux beaux enfants !
Mon deuxième exemple où les abdos et le bas-ventre sont à l’honneur s’appelle la « Croix de fer ». Cette position est associée aux anneaux qui reste l’exercice qui requiert le plus de ressources physiques car le gymnaste y effectue ses enchaînements en suspension. La « Croix de fer » est une figure statique. Les bras sont à l’horizontale et perpendiculaires au tronc qui soutient le reste du corps. C’est une épreuve de force pure. Le tronc en question, c’est avant tout le bas-ventre et les abdos de l’athlète, qui sont extrêmement sollicités. Ils maintiennent l’équilibre. Avec le haut du buste, c’est toute la carrure du gymnaste qui est en puissance maîtrisée. Les épaules, les biceps et les triceps comme la colonne dorsale.
« La planche » et « l’équerre » sont deux postures dérivées de la « Croix de fer ». Chacune a son niveau de difficulté mais chacune met au défi l’endurance musculaire. Ajouter à cela que les anneaux ne sont pas une structure fixe mais souple et vous comprendrez pourquoi cet appareil est considéré comme le plus redoutable et le plus difficile de la discipline.
Les visages, comme souvent en gymnastique, sont concentrés, presque sereins. Au final, ils transmettent une impression de facilité et donnent à la posture une certaine esthétique, une élégance, très agréable à regarder. Pour chacune de ses positions, les jambes sont tendues. Ce qui m’amène à vous parler des paires de jambes de ces messieurs. Souples et énergiques, elles sont omniprésentes. Elles courent, sautent et virevoltent au gré des acrobaties. Des paires de jambes galbées et athlétiques, gracieuses même dans l’effort, surtout lorsqu’elles sont tendues et se terminent sur des pieds en pointe.
Les mains sont importantes également. Elles caressent le cheval d’arçon, s’agrippent à la barre fixe ou se cramponnent aux anneaux. Elles talquent les barres parallèles et servent aussi d’appui au sol pour quantité de figures.
Des jambes galbées et de jolies mains qui, si elles sont filmées en gros plan, dégagent un érotisme certain. Enfin, il y a des couleurs. Les compétitions internationales offre à voir des garçons venant du monde entier. Des gabaries variés souvent petits (1m70 en moyenne) mais toujours bien proportionnés.
Prenez par exemple Kohei Uchimura, multi-médaillé aux J.O de 2008 (Pekin), 2012 (Londres) et 2016 (Rio). Ne donne-t-il pas envie de se mettre au japonnais, dans tous les sens du terme ? Là encore, j’ai cherché. Il a finit marié avec deux jolies petites filles…
Gymnastique masculine, donc !
Malgré tout ce je que viens de vous raconter, ma question reste sans réponse. Pourquoi donc la gymnastique masculine ne passionne-t-elle pas davantage ? Peut-être la discipline a-telle perdu le lien avec ses origines grecques quand le mot même, c’est à dire γυμνός (prononcé gumnós), signifiait « nu » ? Peut-être que l’absence de musique pour les enchaînements au sol plombe tout l’intérêt ? Peut-être manque-t-il un Tom Daley, capable à lui tout seul de promouvoir le plongeon sportif sur toute la planète gay ? Le magazine USA Gymnastics avait écrit que la gymnastique masculine était avant tout des figures et des enchaînements quand la gymnastique féminine y rajoutait l’expression de la personnalité. La cause est peut-être là ?
Pour terminer, la chaîne you tube « Olympic Channel » propose six montages entrecoupés d’interviews présentant les six différents agrés. J’ai ressorti mon Adobe Premiere Pro et de mes petites mains, j’ai coupé, recoupé et ré-assemblé les six montages en un. J’ai viré les interviews et j’ai remplacé les sons par une petite musique libre de droit que je trouve rigolote. Regardez si ça vous tente. Et comme le disent si bien les américains, enjoy :
Fut un temps, il n’y a pas si longtemps (c’était encore vrai dans les 90s), la télévision publique diffusait des compétitions de gymnastique le dimanche après midi, des heures durant! C’était beau!!!!
Puis… Les beaux gymnastes on disparu de nos écrans…
Tristesse…. 🙂
Effectivement, les temps ont bien changé.
les pantalons ne sont pas sexys, ce serait plus suivi s’ils étaient en slip, je suis sûr, avec des belles musiques comme pour le patinage !! …