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La solitude de l’ado gay

La découverte du monde gay, entre sites de cul, dangers du sida et suicide.

L’idée que l’éducation nationale, ses collèges, ses lycées, ses différents conseillers, infirmières etc… serait un cocon ouaté à l’écoute compréhensive de chaque adolescent gay qui éclot en son nid est une bonne blague qui ferait rire même les plus fleurs bleues d’entre nous. Les ados ont tous droit à leur cours de français sur le romantisme, l’évolution du statut de la femme, la vie de famille dans l’histoire et le travail des enfants, les suffragettes et les hommes à la guerre, etc, etc… mais aucun cours sur l’homosexualité en tant que telle. Nada. Chacun de ses petits ados gays devra se faire son éducation tout seul. Et comme nous vivons en pleine révolution numérique, quand un garçon de 13 ans sent confusément que le club foot du collège n’est pas son truc mais que les footeux qui y jouent le rendent tout chose, il se tourne spontanément vers internet pour avoir de l’info, des conseils. Il tapera peut être d’abord ado gay sur Google, pour voir. Ça donnera ça :

Capture d’écran – ado gay – Google

Vous me direz, il peut aller sur Google image aussi. Pour voir…. Il y verra ça :

Capture d’écran- ado gay – google image

Au moins, si à la vue de tous ces jeunes ados propres sur eux et mignons comme des cœurs, l’ado qui se cherche ressent comme un soudain intérêt plein de stimuli, il saura tout de suite qu’il est en train de se trouver.
Les trois premiers liens de Google parlent d’eux-mêmes.

Jamey Rodemayer – 14 ans
Jamie Hubley – 15 ans

Un ado de treize ans qui se cherche aura le choix entre des sites de rencontre pour les gays de son âge et des sites de cul.

Kenneth Weishuhn – 14 ans

Si l’envie lui prend d’aller sur Google image, le choix est plus vaste. Quatre images, dont deux montrant d’adorables minois souriants, vous mènent vers des articles expliquant comment ces adorables garçons sont morts, par suicide, tous victimes de l’homophobie. Ça calme ! Surtout à treize ans. Une autre image affichant des adolescents à la piscine nous mène vers un article sur le SIDA. Les dernières sont donc les seules à nous mener vers des blogs de vrais ados qui vivent encore et qui se risquent à parler d’eux publiquement, juste pour communiquer, tout simplement, presque connement.
Résumons les recherches : d’un côté la mort ou le sida, de l’autre, du cul. Quand on sait qu’un ado gay ne passe pas par tous les enfantillages et bécotages sans lendemain qui font l’initiation de tous les autres adolescents, l’entrée dans l’univers homosexuel est pour le moins assez cru.

chambre Lionel Messi

Pas de starlette à la Violetta pour s’identifier, pas de star tel les footeux internationaux dans lesquels se projeter.

Poster Violetta – Disney

Que dalle !

 

 

 

 

 

 

Et l’éducation nationale alors ? Cette gueuse ! Elle pourrait se bouger le fion, me direz vous. Sauf que l’éducation nationale est là pour instruire, pas pour materner.

À la rigueur elle pourrait mettre en avant l’homosexualité par l’étude d’œuvres littéraires (les amitiés particulières – Roger Peyrefitte 1944) ou parler de l’homophobie dans le monde et ses ravages dévastateurs (Daesh – Syrie). Ce serait déjà bien d’ailleurs. Mais l’éducation nationale ne peut et ne pourra jamais tout. Elle n’empêchera jamais que les premiers liens proposés sur le net réfèrent au cul ou à la mort.
Ah comme il serait bon et doux que l’État, qui se veux bienveillant afin que chaque élève réussisse tout diplôme sans effort, mette un peu d’argent dans quelques associations d’envergure nationale. Pas grand chose en somme. Une site internet et un numéro de téléphone simple à retenir. Des campagnes de pub régulières. Des locaux pour que de vrais gens accueillent vraiment de jeunes adolescents encore en vie et un peu tremblotants qui se risquent à venir et à oser parler d’eux pour de vrai. On pourrait rêver. Imaginer des goûters organisés, des aprèmes jeux ou débat. Des forums de discussions encadrées, des pages facebook… et, pourquoi pas, un accord avec Google pour que les premiers liens qui s’affichent en tapant ado gay mène à l’une de ces associations. Qu’un ado de treize ans sache qu’être gay, c’est être comme d’autres garçons de son âge qui sont dans la même ville, la même campagne.
Oui, je vous entend rire. Oui, je vous imagine lever les yeux au ciel. Mais que tu es rêveur ! Ce que tu es dans l’utopie, le Disney ! Et pourtant, en Angleterre cette association existe bien. Elle est axée sur les problèmes de maltraitance et les problèmes d’ado. Vous imaginez ? Une association de ce genre, spécifiquement axée sur l’écoute, le conseil aux plus jeunes et la lutte contre le suicide. Nos jeunes compatriotes en quête d’eux-mêmes ne le méritent-il pas ?

 

Childline

 

david jean felix

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