Comment certains homosexuels homophobes finissent par s’outer tous seuls

Homophobie intériorisée

 

Qu’est-ce qui pousse un homosexuel à nier son état au point de se retrouver à défendre, si ce n’est à promouvoir, la plus virulente des homophobies ? Certains parlent d’homophobie intériorisée. Un concept largement documenté et étudié depuis plusieurs années.

 

 

 

 

 

Pour en résumer grossièrement l’idée, il s’agit d’un comportement conscient, parfois inconscient. Ce comportement a pour grille de fond un besoin fort, pour ne pas dire vital, de se conformer aux attentes culturelles d’hétéro-normativité ou d’hétéro-sexisme qui règnent dans une société donnée.

 

 

 

 

 

 

Sans aller jusqu’à parler de cas cliniques, disons que l’homophobie intériorisée, qui n’est autre qu’une auto-répression, peut se manifester sous différentes formes. Cela va de l’homophobie subtile au déni le plus extrême. Du rejet d’autres homosexuels accusés de ne pas être assez virils jusqu’à l’acceptation sous des prétextes vaseux de politiques de « compromis », comme celles qui trouvent les unions civiles acceptables à la place du mariage homosexuel.

 

 

Au delà, on passe au rejet violent et souvent criminel. Le besoin viscéral que l’autre, qui est aussi moi, disparaisse ! Cette homophobie intériorisée a des conséquences désastreuses lorsqu’elle touche un individu en position de pouvoir.

 

 

 

Un homme politique qui vote des lois par exemple, ou un homme d’Église censé porter la bonne parole. L’outing de ces hommes-là est un procédé qui remonte aux années 80 – 90, en pleine crise du SIDA.

 

C’est une méthode controversée mais elle demeure aussi simple qu’efficace. Comme allumer les pleins phares sur un coin qui serait bien resté dans l’obscurité. On parle de violation de la vie privée ou encore de délation. D’autres parlent d’éclairer le débat ou plutôt de démasquer les hypocrisies.

 

 

Le scandale de Cleveland Street à Londres

L’outing n’est cependant pas toujours le fait de militants homosexuels. Il arrive désormais bien souvent que cet outing soit le fruit de la désinvolture de l’intéressé en personne. Il n’en devient d’ailleurs que plus savoureux. 

 

 

 

Se retrouvant dans une position qu’il a lui-même créée, l’homosexuel homophobe se retrouve alors sans issue, pris au fond de son propre piège, recroquevillé sur sa fierté comme un chat dans un ultime recoin.

 

 

 

Cette situation a toujours existé. Sauf qu’auparavant, l’intervention opportune de mains hauts placées et bienveillantes pouvaient aisément travailler dans l’ombre et de concert pour dissimuler aux yeux du public les vilaines vérités. Pour rappel, voici la petite histoire croustillante que l’on a appelé « Le scandale de Cleveland Street ».

 

 

En 1889, soit à peine quelques années avant les procès retentissants qui valurent les travaux forcés à Oscar Wilde pour « grave immoralité », la haute et bonne société Londonienne Victorienne coincée et puritaine se retrouve un beau matin, à l’heure du thé, saisie d’effroi et le sang glacé par l’épouvante et l’horreur. Plus inimaginable encore que l’année d’avant, lorsque les éviscérations nocturnes de gueuses qui se prostituaient dans les bas fond du quartier de White Chapel faisaient la une des journaux et de Jack l’Éventreur une star. 

 

 

Bien plus dérangeant même que tous ces petits crèves-la-dalle d’orphelins pickpockets dont Charles Dickens avaient d’ailleurs fait le portrait tristement réaliste dans « Oliver Twist » des années plus tôt.

 

 

 

 

Pire que tout, en somme : un lupanar pour invertis nobles et aristocrates est découvert en plein Londres à Cleveland Street. À peine à quelques kilomètres derrière le palais de Buckigham et de sa reine Victoria, fringuée de noir de la tête au pieds, pieuse et veuve depuis plus de trente ans ! Autant dire un bordel gay dans le jardin de la reine. Évidement les prostitués sont tous des gueux ! Ils seront d’ailleurs tous condamnés. Mais les clients sont des personnes de hauts rangs. D’où le scandale. Aucun pourtant ne sera inquiété.

 

 

 

 

Peu de noms filtreront dans la presse britannique. Le public devra se contenter de rumeur. On parlera de Grands Hommes, de Lords, de membres de la famille royale, notamment le prince Albert, fils du prince de Galles et le deuxième pour la succession du trône britannique… mais aucune preuve. La presse du Royaume ne s’était au départ même pas donné la peine de couvrir l’affaire. Une, sinon plusieurs mains bienveillantes auraient farfouillées les dossiers et retiré des noms avant toutes publications.

 

 

 

 

 

 

Des mains qui se sont avérées extrêmement reconnaissantes, puisque tous les jeunes et jolis gueux qui se prostituaient et qui furent ramassés par la police à l’occasion ne seront condamnés qu’à des peines légères au lieu des deux ans de prison habituels pour « grosse indécence ». C’est justement ce qui intrigua le journaliste Ernest Parke, obscur rédacteur en chef d’un hebdomadaire politiquement radical. C’est lui qui fera réellement éclater l’affaire.

 

 

 

 

L’auto outing de József Szájer

De nos jours, foin de toute cette pudeur. L’eurodéputé hongrois de droite József Szájer, est jusqu’en 2020 l’une des personnes de confiance de Viktor Orban et un ardent défenseur de la politique homophobe de son parti. 

 

 

 

L’euro-député est élu au parlement à quatre reprises (2004, 2009, 2014 et dernièrement en 2019) mais c’est au niveau de son propre pays que tout le potentiel du monsieur se révèle. En 2011, il joue un rôle fondateur dans la rédaction de la nouvelle Constitution de la Hongrie.

 

 

Dans cette dernière, parmi toutes les mesures qui dénotent une certaine dérive autoritaire, on trouve notamment quelques perles du style :

– Garantie de la protection de la vie dès la conception.

– mise en place de la peine à perpétuité effective.

– inscription du droit à la légitime défense.

 

Fervent opposant aux droits LGBT, c’est József Szájer lui même qui fait inscrire dans la toute fraîche constitution cette déclaration hors d’âge : « Le Hongrie protégera l’institution du mariage en tant qu’union d’un homme et d’une femme ».

 

 

Au parlement européen, devant un parterre de députés ébahis et indignés, Szájer campait sur ses positions et se voulait ferme : « Dans cette Europe, des pays se plaisent à faire la leçon à d’autres qui ne respecteraient pas l’État de droit. […] Balayons devant notre maison avant de condamner les autres ».

 

Un positionnement ultra-conservateur qui permis des années durant à Szájer d’incarner à lui tout seul sur la scène européenne l’essence même de la politique anti-gay du président hongrois Victor Orban. Orban en était paraît-il, très fier. Comme on le serait d’un fidèle allié, en pleine communion d’idées.

 

 

Une fierté qui s’estompa brutalement en début de soirée, le 27 novembre 2020. En pleine pandémie du COVID 19, entre couvre feu et confinement, la police belge est appelé pour du tapage dans un appartement dans le centre de Bruxelles.

 

 

Sur place, les policier durent mettre un terme à une orgie à laquelle participaient 25 hommes, tous en tenue d’Adam. Certains convives ont tenté de fuir. Parmi eux, un téméraire a même tenté une fuite par la fenêtre puis par une gouttière. 

 

 

Il sera finalement rattrapé plus tard, les mains ensanglantées, penaud et hagard mais encore suffisamment courageux pour brandir son immunité parlementaire, contraignant le ministère belge des Affaires étrangères à intervenir en pleine nuit. Il s’agissait de József Szájer, eurodéputé hongrois PPE (droite européenne), membre du Fidesz de Victor Orban.

 

 

 

Si la presse Londonienne sous l’ère Victorienne renâcla à aborder le scandale de Cleveland Street et se refusa à diffuser les noms des illustres clients aristocrates du bordel gay découvert, la presse européenne et mondiale du 21ème siècle se délecta de cet outing belge improvisé, n’hésitant pas à faire les gros titres des premières déclarations du fuyard : « Je suis désolé d’avoir violé les règles de rassemblement, c’était irresponsable de ma part et j’assumerai les sanctions pour cela. » 

 

 

 

 

 

Plus tard, encore inconscient des retombées politiques ou tout simplement hors sol, il ajoutera : « Je regrette profondément cette violation des restrictions anti-covid, c’était irresponsable de ma part. Je suis prêt à payer l’amende prévue dans ce cas ».

 

 

Deux jours plus tard, il présentait sa démission du Parlement européen et son retrait de la vie politique. Les autorités belges ayant également retrouvé de la drogue dans son sac à dos après l’avoir fouillé à sa descente de la gouttière, une enquête est ouverte contre lui pour « violation présumée de la législation sur les stupéfiants ».

 

 

Ce que des milliers de militants LGBT auraient rêvé, József Szájer se l’est fait tout seul, comme un grand.

 

 

2 Replies to “Outing ou homosexuels homophobes pris en flag”

  1. Poutine est aussi un homosexuel refoulé, homophobe ! divorcé, regardez le bien, look honteux de lui mème , qui assassine ses opposants et recherche la gloire avec un guerre pour se valoriser !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.