homosexualité

Gay comme une brise ou gay comme un ouragan ?

Gay comme une diva flamboyante ou gay comme un joli garçon tout sage ?

Alice la brise ou Carmen l’ouragan ?

Mais où est Carmen Miranda ?

Alice Faye était l’une des plus grandes stars de comédies musicales américaines des années 1940. Elle incarnait la jolie blondinette calme et réfléchie, agréable et sensible. En pleine deuxième guerre mondiale, elle offrait à voir aux américaines lambda venues se divertir après l’usine, l’image d’une fille optimiste et solide qui va de l’avant. Ce sont justement ces qualités là qui firent d’elle une star. Ses films étaient très populaires. Pourtant quand on les regarde aujourd’hui, comme on les regardait déjà hier, on ressort du visionnage avec un seul nom en tête. Un nom qui résonne comme un gros pétard, le grand coup d’envoi du bal et de la java ou l’arrivée en fanfare au manège de la queue du Mickey : Carmen Miranda. Tadaaa… !!!

Carmen entre en scène

Escarpins clinquants, talons compensés, des bagues, des colliers et des breloques multi-scintillantes tout le long et tout autour de robes pailletées aux couleurs chatoyantes. Des robes sur-saturées qui pètent le vif et piquent les yeux encore plus que le technicolor flamboyant. Carmen aveugle dès qu’elle apparaît. Et elle assourdi tout de suite après en ouvrant la bouche. Carmen danse également beaucoup. Sur de la musique, évidement, mais aussi quand elle parle, quand elle rit, quand elle crie, qu’elle sourit, écoute, se tait, réfléchit ou croit se tenir tranquille. Carmen gigote des doigts, des mains, du bassin, des jambes et du bout de ses pieds jusqu’au sommet de ses corbeilles à fruits juchées sur sa tête à grands yeux. Chapeaux improbables qui semblent continuellement indiquer au spectateur « Je suis là ». « Ouh ouh… je suis Là ! ». « ICI !!! « . Tel un cirque en pleine ville, Carmen Miranda est un film dans le film. A ses cotés, Alice Faye, la mignonne blondinette agréable, volontaire et optimiste du début du film fait instantanément surannée, bigote, maladroite et quiche, même en tenue de soirée. Alice Faye disait que dès qu’arrivait Carmen Miranda à l’écran, comme n’importe où dans la vraie vie, elle prenait tout l’espace, autant aller faire une sieste.

Quel genre de gay êtes vous ?

Love me

Alors je vous pose la question. Êtes-vous gay comme une brise ou gay comme un ouragan ? Êtes vous plutôt Carmen ou plutôt Alice ? Des fois les gens hésitent. La peur de se tromper sur son compte, probablement. Paniquez pas, je vous aide. Prenons un cas vraiment extrême mais qui aura le mérite de vous permettre de mieux vous positionner : il y a de l’animation chez le petit vieux monsieur qui habite près de chez vous. Ce gentil petit pépé de monsieur que vous aimez beaucoup, bien que vous ne le connaissiez que de vue. Vous discutez brièvement à la supérette du coin. Si vous êtes du genre à passer pour aller voir ce qui se passe, vous pouvez être autant Carmen l’ouragan qu’Alice la brise. Carmen comme Alice peuvent très bien être deux bonnes voisines inquiètes.

Benny Luke en soubrette discrète dans la cage au folles – 1978

Ou curieuses. Jusque là cela ne vous aide pas, je sais. Maintenant voici le test : si vous êtes capable de passer dans ce même coin pour aller voir ce qui se passe chez ce même vieux petit monsieur que vous aimez tant, mais en maillot de bain, tout simplement parce qu’à ce moment là vous bronziez bien tranquillement sur votre terrasse, alors là, et seulement là, vous pouvez commencer à vous dire que Carmen l’ouragan est peut être un petit poil plus proche de vous qu’Alice la brise. Reprenons. En maillot de bain, donc, vous vous retrouvez à sonner à la porte de ce vieux monsieur et, comme diraient les journalistes à la Tv… et là, c’est le drame ! Tout le monde est en noir. Les larmes coulent à flot. Le bruit, les va-et-vient, l’animation qui vous a fait venir de votre bronzette, c’était pas l’appel de la fête. Le gentil petit pépé que vous aimez tant s’enterre aujourd’hui. Presque à poil à l’entrée, vous voilà désormais seul face au test de niveau II, celui qui ouvre bien grand la porte à tout. Si vous êtes du genre à rentrer en maillot de bain au milieu des endeuillés parce qu’il vous faut impérativement exprimer toutes vos condoléances, tout de suite et maintenant.

Jamal Lyon faisant son dévergondé (Jussie Smollett dans Empire)

Si, comme premier sujet de conversation qui vous vient à l’esprit, vous tenez à expliquer à tout le monde votre accoutrement puisqu’il ne fait absolument pas l’ombre d’un doute pour vous que tout le monde va vouloir savoir pourquoi vous êtes fringué comme ça.

Si dix minutes après votre arrivée, vous avez un verre entre les mains et qu’à peine une heure plus tard, vous vous retrouvez à pleurez bruyamment dans les bras de la famille et des amis les plus proches du défunt. Enfin, si dès la première allusion interrogative sur vos rapports avec pépé, si dès la première question clairement frontale abordant ce que, au bon dieu, vous pouvez bien venir foutre ici à poil dans un moment pareil, vous vous empressez de vous disculpez en hurlant d’une voix cassée par l’émotion, outré, l’œil trempe et la main sur le cœur : « Je suis gay mais j’vous l’JURE ! Pépé et moi, on n’a jamais rien fait ! ». Si vous êtes capable de tout ça, alors ne doutez plus. Vous pouvez l’affirmer haut, fort et sans peur, aucune, d’être à jamais contredit : vous n’avez strictement rien à voir du tout avec Alice la brise. Même de loin.

Voisin gay de type ouragan

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david jean felix

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