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Les garçons qui ont peur des autres garçons

Quand pour certains, les autres gays n’ont d’utilité que pour le sexe

Des enfants de cœur adultes

Laissez moi vous parler du versant tout bien sombre de certains de ces gentils et jolis garçons tous trognons qui vivent dans de grandes agglomérations.

Un type bien sympa

Toujours souriants et toujours très avenants, ils ne sont aussi jamais méchants, enfin jamais sciemment. Ils sont tous menus et tous ossus, fins comme du roseau. Ils sont délicats aussi, presque précieux. Leurs voix sont fluettes et un peu aigües. Ils ne parlent jamais très fort. Leurs visages fins sont éclairés par deux grands yeux timides, presque naïfs. Ils ne sont pas androgynes ni même efféminés, ils font petits garçons sages, fraîchement sortis d’un monastère où d’un quelconque endroit très austère. Si vous tombez sur l’un d’entre eux, vous vous direz qu’il est mi-mi… cu-cul mais mi-mi quand même.

Des garçons à filles

Leur vie sociale sont bien occupées. Toujours avec une fille, toujours en pleine discussion.

moment détente avec les filles

Les chéris de ses dames peuvent citer sans se tromper tous les prénoms de tous les enfants de toutes leurs copines et même se rappeler l’ordre dans lequel elles les ont eut. Ils ont toujours la petite attention qui plaît, la question pertinente, la remarque qui fait plaisir. Ils remarquent d’emblée une nouvelle couleur de cheveux, une nouvelle babiole autour du cou, une nouvelle tenue, voire même une ancienne tenue remise au goût du jour après un régime draconien qui a un peu porté ses fruits. Avec eux, pas de cris de folle éperdue, pas de cirque rose bonbon non plus. Juste des garçons posés et propres sur eux qui comprennent les filles et adorent leur compagnie. Ils s’amusent. C’est léger, surtout c’est sans conséquences.

Des garçons solitaires

Peu d’hommes dans leur vie. Hormis ceux de la famille, évidement. Ils connaissent tous les prénoms de tous les hommes de leur copine puisqu’ils connaissent tout de leur vie de couple. Mais ils ne connaissent personnellement aucun de ces hommes. D’ailleurs ils les côtoient toujours par le biais de leur copine respective. Ils sont le bon, voire le meilleur copain de la copine. Chacun de ces garçons tous proprets réussit le tour de force d’avoir une dizaine de copines dans plusieurs coins de la ville qui toutes le présentent à leur homme comme étant leur unique meilleur copain. Ils appartiennent à toutes sans appartenir vraiment à aucune… vous suivez ? Ils ont l’air fragiles. Ils sont solitaires. Ils ont l’air très heureux pourtant. Épanouis même !

Des garçons sans copains

Ils fuient les hommes. Pas ouvertement, mais nonchalamment.

Secrets et confidence avec les copines

Entourés d’hommes, chose qui est rare, ils ne prennent la parole que s’ils y sont contraints. Ils n’écoutent qu’à moitié. Interrogent peu. Ne s’intéressent pas. Les hommes vivent, parlent, rient dans un univers viril parallèle qui les intimident et qui les complexent. Les hommes sont trop brutes, trop directs et manquent de finesse. Ils se forcent à sympathiser avec certains, se surprennent parfois à en apprécier un ou deux, mais cela ne dure pas. Ils n’aiment pas le sport, ils n’aiment pas les bagnoles, ils n’aiment pas parler cul. Ça tue dans l’œuf beaucoup de discussions. Et pourtant, ils causent, ils sont même réputés pour ça, y compris par les hommes de leurs entourage. C’est juste qu’ils choisissent avec qui.

Des garçons sans rival

Ah… le shopping !

Il arrive quelque fois, au milieu d’une foule ou lors d’une réunion que se retrouvent nez à nez deux garçons proprets. Là, la guerre commence. Toujours feutrée, jamais à grands cris, mais guerre impitoyable tout de même. On vole des copines, on vole des secrets et on vole la place. Il n’y a de place que pour un seul coq dans une basse cour. Les autres gays sont fuis comme la peste et le choléra réunis. Les garçons proprets adorent les filles mais détestent les gays. Ils sont durs avec eux. Ils peuvent même parfois se montrer plus homophobes que les vrais homophobes tendance manif pour tous. Ils haïssent par dessus tout tout ce qui ressemble au milieu gay. Bars, saunas, lieux de drague, plage gay… La gay pride étant le summum. Rejet et gros dégoût.

Et pourtant

Oui, et pourtant… quand on est gay, il est difficile de se passer des autres gays. Arrive toujours un moment ou la pénombre d’une cabine de sauna ou un bosquet touffu dans un lieu de drague rappelle son utilité. Arrive un jour, un moment, ou surtout un moment dans la nuit, où tous les chats sont gris et l’envie de contact devient brûlante. Alors tels des chats égarés, on les retrouve errant dans un parc ou un sexclub. S’il le faut, ils vont dans les soirées 100% naked type l’impact à Paris pour être sûr de leur coup. Ils sont pas là pour la convivialité ni pour tromper l’ennui.

ambiance testotérone

Ils se laissent tourner autour. Se laisse renifler. Palper. Entraîner. Ils apprécient. Ils se sont habillés, ou pas, exprès. Ils savent ce qu’ils viennent faire là et vont pas jouer longtemps les coincés. Très vite, ils se lâchent. Ils touchent à tout. Goûtent tout. Ils font le plein. De peau, de sueur, de muscles, de virilité. Certains deviennent bestiaux, d’autres finissent complètement soumis. Une fille dans de telles circonstances serait considérée comme une pute. Elle serait traitée comme une merde, violée, abusée et usée sans répit et sans vergogne. Ce ne sera jamais le cas pour nos garçons proprets. Entre gays, on se comprend. Personne ne les juge dans un sauna. Dans tout sexclub qui se respecte, il y en a toujours un ou deux qui mettent la barre de l’exhib suffisamment haute pour que plus personne d’autre n’ait honte à côté. Donc, c’est l’abandon, l’amusement. L’agressivité et la douceur mélangée. L’ivresse de l’instant et de l’inconnu. Ça peut durer une heure. Des heures. La nuit entière pour les plus endurants. Jusqu’à plus soif. Jusqu’à en avoir marre. Jusqu’au petit matin. Le lendemain, la journée reprendra comme si de rien n’était. Et si une de leurs copines les questionne sur leur soirée. Pourquoi leur téléphone qui n’est jamais coupé pour elle, était coupé. Qu’elle s’est tellement, tellement inquiété. Ils lui répondront qu’ils étaient chez mémé. Tout décontracté.

david jean felix

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